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Le vote et les jeunes

La complexe relation entre les jeunes et la politique en France

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Citoyen ou citoyenne français, vous la jeunesse, le futur, devez avoir conscience de l’importance de votre devoir de citoyen, décidons de notre avenir… Avec l’approche des élections présidentielles de mai 2022, les candidats se présentent et les intentions de vote se font aussi diversifiées que nombreuses. Il y a le choix entre des candidates fortement nombreuses (Taubira, Pécresse, Hidalgo…), extrême-gauche comme d'extrême-droite, il y en a pour tous les goûts, alors pourquoi pas voter ? A vrai dire, le vote, pour la jeunesse, n' a pas forcément le vent en poupe,  mais ce n’est pas non plus synonyme de désengagement politique, et ne soustrait toutefois pas l’apolitisme à l’échiquier du jeu politique. Éclaircissons donc votre perspective : voter est peut-être plus intéressant que ce que vous pensiez…

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Comment les jeunes votent : Quels sont les conditions du vote en France, et les profils type des potentiels jeunes votants ? 

Si vous demandiez à votre ami, en admettant bien entendu qu’il ait le projet de voter cette année en étant majeur avant mars 2022 et d’être inscrit sur les listes électorales (conditions mandataires pour pouvoir voter), que vous répondrait-il ? Peut-être est-il investi en politique et fortement impliqué et intéressé par les grandes thématiques de l’élection présidentielle, auquel cas il est avantagé pour l’exercice du vote en se sentant “compétent” politiquement. Toutefois, cela ne fait pas tout. Voter, c’est aussi voter blanc, c’es-à-dire rendre un papier blanc. Ce vote est comptabilisé, en effet ils sont visibles dans le décompte des voix lors de l’élection. Ainsi, il a exprimé une opinion : celle de ne pas en avoir, ou celle qu’aucun des candidats n’a satisfait ses attentes concernant les thématiques du futur. Dans un autre cas, il se désintéresse de ces questions politiques. Il est apolitique par conséquent, et pourrait ne pas utiliser sa capacité à voter par désintérêt. C’est l’abstention, et ceci pourrait constituer un danger, du point de vue du futur. Par extension, moins de jeunes sensibilisés aux votes, moins d’adultes peut-être également, et beaucoup plus d’abstention ? Le danger est surtout sur le court terme, car certaines idées montant dans les gouvernements et les programmes présidentiels, peuvent vous désavantager, auquel cas voter vous empêcherait de protester pour  obtenir éventuellement de maigres résultats. Mais pas de précipitation, dans cet article nous expliquerons pourquoi il est dans votre intérêt de voter et en quoi le rôle des jeunes en politique est essentiel.

  • Une tendance complexe dépendant du contexte social, politique et économique…et des nouveaux médias et réseaux sociaux

La politique a ses fluctuations. Force est de constater qu’elle trouve son ancrage dans la situation économique et sociale et même de la politique extérieure menée avec les pays étrangers. Le contexte y joue pour beaucoup. Avec les nouvelles technologies, les médias et les réseaux sociaux, l’information circule très vite, parfois sans passer le filtre des sources fiables. 

Pour ainsi dire, il y a une évolution du répertoire de notre engagement. Certaines méthodes de l’expression de l’opinion politique sont pour de nombreux jeunes peu modernes, reposant trop sur les médias traditionnels comme la télévision, dans une ère où les réseaux sociaux et les médias sociaux font loi. Ces médias deviennent davantage controversés avec la montée du manque d’objectivité. 

Dans ces facteurs de détermination des intentions de vote, il ne faut pas oublier à quelles élections nous voulons voter. Certes les présidentielles sont les plus importantes sur le long terme, mais force est de constater que les régionales et les européennes suscitent moins d’attention que n’importe quelle autre élection. La preuve étant en Juin 2021, 87% des jeunes ont fait abstention de le droit de voter lors des élections régionales. La vision des jeunes est donc beaucoup moins portée sur le local en ce qui concerne le vote. 

Cette forte abstention raconte une évolution des générations. Pour les générations nées avant les années 1940 et celle des “baby-boomers”, le vote est réellement perçu comme un devoir, de manière automatique, quelle que soit l’élection. Mais ce vote “par devoir”, ce n’est pas ce que les jeunes trouvent le plus attirant. 

Concrètement, les jeunes votent quand il y a de l’enjeu. C’est aussi la conséquence directe des fluctuations des idéaux que défendent chaque génération. Notre génération, la génération Z défend beaucoup des valeurs post-matérialistes, ce qui renvoie à des valeurs démocratiques, au-delà de notre simple intérêt personnel. 

Fin 2021, après avoir observé des résultats considérables d’abstention aux élections régionale, Marlène Schiappa, ministre de l’Intérieur et chargée de la Citoyenneté souligne que l’engagement des jeunes s’illustre surtout dans les « différentes causes qui aboutissent sur des sujets comme l’égalité femmes-hommes, le climat, la protection des frontières ou de l’accueil des réfugiés. Selon elle, cette déconnexion entre les citoyens et leurs gouvernants ne signifierait donc pas un désintérêt pour la chose politique en général.

De fait, le vote est pour beaucoup un moyen d’action parmi tant d’autres. En effet, les jeunes réagissent beaucoup plus en politique sur les réseaux sociaux. De la rediffusion horizontale de discours polémiques, la désinformation, les campagnes électorales via le numérique sont des pratiques que la jeunesse française est plus accoutumée à connaître et à partager. La lecture de journaux, oui mais en ligne ou via leur compte instagram, sans parler du rôle de la communication de l’information effectuée par plusieurs acteurs, le plus connus des jeunes étant "Hugo Décrypte". 

Mais, selon des études, cette année près de 87% des jeunes ont l’intention de voter. Analysons ce fait en regardant les précédentes élections présidentielles américaines. Après le mandat de Donald Trump, la jeunesse fortement sensibilisée aux questions raciales, LGBTQ+ et aux idéaux de liberté et d’ouverture d’esprit, se mobilise via la Plateforme TikTok. “Votez Biden”, indiquez certains, “Votez Trump” de l’autre. La polarisation est forte, et les élections étaient suivies de près. Une conclusion à ce constat, la montée des extrêmes attire le vote, l’attention et l’inquiétude. Ainsi, face aux forts pourcentages générés par E.Zemmour et M. Le Pen cumulés, les jeunes français en opposition aux idées de l’extrême-droite, parfois même au racisme que certaines idées avancent, et avec l’écho parfois démesuré que les médias leurs donnent à l’antenne ou sur les réseaux sociaux. 

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Pourquoi devrions nous, jeunesse de 2022 voter ?

En quelques lignes, exprimer son opinion est une marche vers le progrès économique et social. On ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. Et ainsi, on éviterait de manifester contre des lois que notre inactivité lors des élections a provoquées. Il fait beau le dimanche des élections, votez quand même si vous le pouvez, le soleil sera toujours là dimanche prochain, mais peut-être que le droit à l’avortement ou certaines aides dans votre intérêt en tant qu’étudiant, disparaîteront. Pourquoi donc penseriez-vous ? Parce que vous n’aviez pas voté ce jour-là. Même un vote blanc compte, montrez que le sytème a peut-être trouvé des limites dans l’expression de la majorité. Quoique l’on en dise, voter génère un progrès, qui parvient à trouver sa place dans nos sociétés, lentement mais sûrement. 

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Des efforts colossaux pour inciter les jeunes à s’inscrire et à aller voter : seriez-vous tenté ? 

Des aménagements ont été effectués pour pouvoir inciter la participation des jeunes. Par exemple, les délais d’inscription sur les listes électorales seront étendus. Habituellement closes le 31 décembre précédant le scrutin, elles seront ouvertes jusqu’au vendredi 4 mars 2022, six semaines avant le premier tour. Pour initier un nouvel engouement pour le vote, une meilleure diffusion des informations relatives aux modalités de l’élection est en cours, un exemple de cet engagement numérique : Hugo Décrypte, avec “L’interview Face Cachée”, une série d’interview hebdomadaire du dimanche à retrouver sur sa chaîne YouTube, et des interviews rediffusées sur Instagram. Marlène Schiappa a confirmé la mise en place de campagnes à destination des jeunes notamment, en collaboration avec les acteurs du numérique (évoquant Facebook, Snapchat et TikTok).

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D’autres plateformes ont aussi testé cette nouveauté du marketing politique. Notamment Tinder qui incite entre deux swipe à voter, mais surtout et avant tout à s’inscrire sur les listes électorales. Cette initiative vient de l’ONG “A voté" qui se traduit par une annonce apparaissent automatiquement sur l’application de rencontre. S’ils souhaitent plus d’informations, ils seront renvoyés vers le site de "A voté", qui centralise toutes les démarches à suivre pour participer au scrutin présidentiel de 2022. Dans un second temps, ils pourront être redirigés vers les sites d’inscription sur les listes électorales des services publics, car avant-tout cette initiative a pour but de combattre la mal inscription. 
En effet, ce phénomène est une réalité et affecte en grande partie les jeunes. Il y a de nombreux facteurs qui favorisent l’abstention, comme le manque de confiance dans les institutions et dans les responsables politiques, le manque de renouvellement de la classe politique”, mais être mal-inscrit est aussi une variable contraignante à l’engagement des jeunes, et elle peut multiplier par 3 ce risque d’abstention. 
Mais concrètement que signifie “Être mal-inscrit" :  c’est-à-dire être rattaché à un bureau de vote qui ne correspond pas à son lieu de résidence effectif, est principalement lié aux déménagements. Selon la sociologue Céline Braconnier, quelque 7,6 millions de citoyens étaient "mal-inscrits" en 2017, dont 51 % des 25-29 ans. À ces "mal-inscrits", il faut encore ajouter entre 3 et 4 millions de non-inscrits.

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“A voté” étend toujours ses actions d’engagement politique aux réseaux sociaux. Depuis le 11 janvier dernier, l’ONG a également noué un partenariat avec le géant Meta en créant un chatbot, c’est-à-dire un espace de conversation digital et ludique.

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Le vote à 16 ans ? Une question encore d'actualité et sujet de débat entre les partis politiques 

En 1962, Valéry Giscard d’Estaing abaisse la majorité de 21 à 18 ans. Cela fait donc presque 60 ans que les plus jeunes adultes sont mobilisés, mais aujourd’hui on cherche et débat encore pour l’abaisser de deux ans. Le Parlement européen s’est montré en faveur d’un abaissement de la majorité électorale pour pallier la démobilisation massive des nouvelles générations. Mais des études et des rapports mettent en garde quant aux effets minimes sur la participation au long terme d’un droit de vote dès seize ans qui doit être associé à des « mesures d’accompagnement et de sensibilisation à l’importance du vote».

D’ailleurs, l’abaissement de la majorité électorale est l’un des points de persistance du clivage droite/gauche. Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot se sont tous les trois prononcés en faveur d’un droit de vote, au niveau national, dès seize ans. La droite de l’échiquier politique est moins encline à laisser passer cette initiative. 



Beaucoup affirment que ce serait trop tôt pour voter, d’autres affirment que « que plus on vote tôt, plus on a de chances de voter durablement ». A noter qu' à 16 ans, il est possible de travailler (donc de payer des impôts), d’obtenir son émancipation, de créer ou d’adhérer à une association… Et à cet âge-là, les jeunes sont aussi responsables pénalement. Alors pourquoi n’auraient-ils donc pas accès au premier des droits civiques, le vote? D’autres pays européens se montrent particulièrement avancés sur la question, par exemple en Autriche où le vote à 16 ans a été instauré en 2007. Les jeunes sont aussi plus informés qu’avant et tout à fait capables de se forger une opinion politique, notamment à travers les réseaux sociaux et les médias en ligne. 

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ETUDE DE FAITS : 

Le vote jeune : entre apolitisme et antagonisme

Comment le Rassemblement National et la gauche radicale sont-ils devenus les premiers partis des jeunes votants ? On pense communément que la jeunesse est synonyme de progressisme, d'idées nouvelles ou de multiculturalisme. Cette conception de la jeunesse reste à relativiser lorsque l’on s’intéresse aux résultats de ces dernières élections. En effet, le Rassemblement National demeure le premier parti politique de la jeunesse dans une fourchette élargie. 
Cette part des jeunes considère que le Rassemblement National répond à des besoins de “nouveauté”. La jeunesse est assoiffée de changement. Ce besoin fait apparaître de nouvelles tendances dans un contexte politique où seuls la gauche, le centre et la droite gouvernent la France depuis plus de 60 ans. Jean Yves Camus précise que “Il y a toujours eu chez les jeunes, une part qui vote et adhèrent aux idées de l'extrême-droite”. Ce phénomène s’explique par la stabilité du parti. En effet, le Rassemblement National est un parti qui perd peu de suffrages. C’est un parti qui propose des idées fortes et qui réunit des partisans souvent mécontents de la société actuelle. On retrouve dans chaque génération cette part de jeunes qui se sentent délaissés par le gouvernement. Ces jeunes sont pour beaucoup touchés par la précarité étudiante et sont souvent eux-mêmes issus eux même de milieux populaires. Le Rassemblement National prône depuis sa création cette idée d’anti-système qui permet à certains jeunes de contester la politique actuelle. En 2017, le parti présidé par Marine Le Pen recueille 23% des suffrages chez les jeunes de 25-34 ans. Aujourd’hui, ce pourcentage s’élève à 29%. Malgré cette présence quasi permanente de ce vote d'extrême droite chez les jeunes, force est de constater que celui-ci augmente ces dernières années.
Il est tout de même nécessaire de relativiser ces résultats car le premier parti des jeunes reste l’abstention. Approximativement un jeune sur deux ne vote pas aux élections présidentielles. Ces chiffres augmentent pour les élections régionales qui comptabilisent 84% d'abstentionnistes chez les jeunes. Le Rassemblement national est donc un parti qui recueille le suffrage de 29% des jeunes qui sont allés voter. Un chiffre qui devient par conséquent peu représentatif du vote jeune lorsque l’on y ajoute ce fort taux d’abstention. 
Cette tendance en faveur de l'extrême droite reste également à modérer lorsque l’on s'intéresse au vote des primo-votants (18-24 ans). Aux antipodes du vote de leur aînés, ceux-ci votent en majorité pour la gauche radicale. Aux élections de 2017, 30% des jeunes de 18 à 24 ans votent en faveur du parti de La France Insoumise présidé par Jean-Luc Mélenchon. Pour Anne Muxel, c’est une réponse à cette droitisation du vote jeune. Lorsque l’on y ajoute le vote de la gauche avec Benoît Hamon, elle recueille 43% des suffrages contre 37% de ceux de tous les partis de droite confondus. Le reste étant constitué des votes du parti centriste “En Marche”  qui réunit un peu moins de 20% des votes jeunes. Cette gauchisation se fait tout de même en faveur du candidat de La France Insoumise qui séduit, selon eux, par son honnêteté, son intégrité morale et éco-responsable ainsi que son dynamisme. 
C’est indéniable. Le vote jeune est un vote qui divise. D’une part entre ceux qui souhaitent ne pas voter et ne votent pas. Une situation qui complique la transparence lorsqu’il s’avère de comprendre l’opinion jeune. D’une autre, ce vote est divisé entre des partis aux idées antagonistes mais qui se rallient sur un aspect, celui de leur dynamisme.

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Un Bilan : VOTER, alors pourquoi pas ? 

Les observations ne sont pas aussi pessimistes que cela. Il est vrai de dire que les jeunes ne sont pas à 100% apolitiques, l’engagement est tout de même présent, et le vote reste le moyen principal d’expression de l’opinion politique, aux côtés d’autres éléments comme l’engagement dans la campagne des candidats via les réseaux sociaux, les manifestations, les nouveaux mouvements sociaux. Des moyens colossaux sont mis en place afin de nous faire voter, alors pourquoi pas ? 
Et bien force est de constater que pour beaucoup les intentions sont louables mais les projets peu à la mesure de la tâche. La polarisation exacerbée, la montée des extrémismes, et de nombreux politologue considérant la “mort de la gauche” réunie depuis les primaires de la gauche en Janvier, montrent que l’échiquier politique reste un frein majeur au vote des jeunes, et plus largement de beaucoup d’adultes, si bien que beaucoup utilisent l’expression “voter pour le moins pire”.

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BOUZIDI Zineb 
GIRAUD Paul

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